L’enjeu d’une vision globale et durable des mobilités …

COMMINIQUE DE PRESSE :

 

Loi sur les mobilités (LOM) : l’Exécutif passe à côté d’un virage stratégique et reste encalminer dans le vieux monde

Alors que notre organisation spatiale montre chaque jour son obsolescence économique, sociale et environnementale, que se creusent les inégalités territoriales, que l’accès aux services publics est de plus en plus difficile, que les métropoles saturent et que les territoires se vident ; la future loi sur les mobilités (LOM) devrait être une occasion de poser les bases d’une nouvelle stratégie d’aménagement du territoire qui préfigure les attentes profondes et urgentes de la société.

Selon Jean-Christophe Fromantin, Maire de Neuilly-sur-Seine, L’Etat passe à côté d’un virage stratégique majeur, à quatre niveaux :

 

  1. Cette loi ne répond pas à la question sensible de la distribution territoriale. Le développement de la France passera par une prospérité plus harmonieuse qui articulera les villes moyennes, les métropoles, les zones rurales et intègrera les connexions avec le reste du monde. Les mobilités ferroviaires et routières, mais aussi les mobilités douces, devraient être conçus en étoile autour des deux pivots que constituent les métropoles et les villes moyennes. Or, l’absence de schéma directeur en mesure de constituer une toile de fonds limite très fortement l’intérêt de ce texte.

 

  1. L’approche économique est pour le moins aléatoire, en ce qu’elle renvoi année après année aux lois de finance mais aussi par la faiblesse et la fragilité des financements envisagés. Une nouvelle ambition territoriale mériterait que les mobilités et les infrastructures nécessaires fassent l’objet d’un programme précis, d’un financement pluriannuel et d’une série de grands emprunts publics, souscrits en partie auprès des Français, dont les niveaux d’épargne et l’attachement au développement de leur territoire constitueraient un puissant levier d’investissement autant qu’un gage de confiance.

 

  1. L’absence d’engagement et de prise en compte des technologies est surprenant. L’avenir des mobilités n’est pas concevable sans intégrer pleinement l’innovation technologique, autant pour sa contribution directe au fonctionnement des mobilités, comme la 5G pour les transports autonomes en zone à faible densité ; pour les perspectives d’entrepreneuriat et le potentiel du travail à distance qu’offrent les tiers-lieux (coworking, FabLab etc.) ; ou pour un meilleur accès aux services publics et de soins, via le maillage en fibre optique et 5G.

 

  1. En matière de développement économique et de logistique, ce texte ne considère pas les attentes de nouvelles mobilités professionnelles. La massification des flux, le commerce en ligne, la fragmentation des chaines de valeurs sont autant d’évolutions qui appellent une vision globale. La prospérité de nos territoires passe par leur intégration dans l’hinterland des grands ports maritimes ; des plateformes logistiques doivent être positionnées de façon stratégique au plus près des zones de consommation ; des équipements aéroportuaires doivent être connectés aux zones de production à valeur ajoutée etc. Ces dimensions sont absentes du texte, or il n’est pas imaginable de dissocier la prospérité économique des lieux de vie.

 

« Ce texte, en ce qu’il vise à établir des connexions, est délié d’une vision moderne et durable de l’aménagement du territoire […] Nous avons besoin – où que nous vivions, en ville ou à la campagne – qu’il dessine une ambition nouvelle faisant des métropoles et des villes moyennes les deux pivots d’un projet de prospérité pour tous […] Positionner chaque Français à moins d’1/4 d’heure d’une ville moyenne offrant les services de proximité qu’ils attendent, et chaque ville moyenne à moins d’1h30 d’une métropole connectée au monde, pourrait être le principe d’un développement équitable, équilibré et ambitieux pour tous les territoires » déclare Jean-Christophe Fromantin

    Partagez ce contenu :

Laisser une réponse